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456 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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un concours est ouvert, et il est recommandé aux. candidats de puiser leurs inspirations dans les grandes scènes et les actes héroïques de la révolution. A la suite de ce concours sont admis les sujets suivants : Borée et Orythie, de Vincent; l'Étude voulant arrêter le Temps, de Ménageot; l'Éducation d'Achille, de Regnault; la Paix ramenant l' Abondance eil'Innocence se réfugiant dans les bras de la Justice, de la citoyenne Le Brun ; Déjanire et Nessus, du Guide; YAntiope, du Corrège; Clio, Euterpe et Thalie, de Lesueur ; Melpomène et Polymnie, du même. Le mérite décoratif des peintures n'entrait pour rien dans ce choix. Les préoccupations du temps étaient ailleurs. On le vit bien quand la Convention décréta l'exécution du Marat et du Lepeletier, de David. Ajoutons qu'il ne fut pas donné suite à ce projet.
Un arrêté du comité de l'agriculture et des arts, en date du 25 septembre 1794, fixe de la manière suivante les traitements des tapissiers : ceux de la première classe recevront 7 livres par jour; les autres auront 6,5 et 4 livres. Mais les traitements sont très irrégulièrement payés. Plusieurs tapissiers s'engagent dans les armées de la république, tandis qu'un de leurs camarades, nommé Mangelschot, paye de sa tête une imprudente interruption dans un club. Il devient nécessaire d'allouer un supplément de traitement aux ouvriers restants si on veut en retenir quelques-uns à la manufacture.
Cependant la période la plus critique se passe; la manufacture est sauvée. Le 14 avril 1795, Audran reprend la direction des Gobelins ; il meurt le 20 juin suivant, et cède à son tour la place à son prédécesseur immédiat, l'architecte Guillaumot. Peu de directeurs ont rendu autant de services à la manufacture que cet habile administrateur. Gràce à ses efforts, les ateliers se relèvent promptement de la situation précaire où ils étaient tombés.
Les caisses de l'État étaient vides; on cherchait de tous côtés à créer des ressources pour faire face aux besoins urgents, et en l'an IV (1796) on était réduit à céder, pour 574,000 francs, de vieilles tentures aux créanciers de l'État, afin de distribuer, sur le produit de la vente, quelques secours en numéraire ou en nature aux employés.
Toutefois ces aliénations successives, qui ont l'excuse des circonstances, sont insignifiantes auprès d'une décision prise sous Je Directoire, décision qui amena la destruction des pièces les plus
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